Daniel Auteuil et Fanny Ardant : "Il faut faire durer la passion"
"La Belle Epoque", deuxième long-métrage de Nicolas Bedos, est une délicieuse comédie qui s’amuse de notre nostalgie et nous souffle à l’oreille un vent de romantisme, sans cynisme ni mélancolie. Nous avons pu échanger, sur La Croisette, avec deux de ses interprètes : Daniel Auteuil qui incarne Victor, dessinateur de BD devenu sexagénaire désabusé, et Fanny Ardant qui joue son épouse moderne et sans complexe. Vont-ils, 40 ans après leur rencontre, parvenir à lutter contre l’érosion des sentiments ?
Si je vous donnais une caméra pour remettre en scène un moment de votre vie, lequel choisiriez-vous ?
Fanny Ardant : Je ne fais pas de photos et je n’en regarde jamais. Je ne me fige pas, mais j’ai la mémoire des fous, la précision du détail. Il y a des moments de grâce fulgurants, des moments de bonheur intense qui ne peuvent même pas se raconter… Je les garde pour moi. Il peut aussi m’arriver de raconter 5 fois la même anecdote. Lorsqu’on me reproche de radoter, je rétorque : « Je sais, mais c’est pour faire revivre cette histoire ! ». Donc, je ne prendrais pas d’appareil ou de caméra, mais plutôt un Kaléidoscope pour faire bouger les images et les représentations des épisodes déjà réalisés…
Qu’est-ce qui vous permet d’être dans le ressenti, le sensible ?
Daniel Auteuil : Les émotions que je peux avoir sont toujours liées à l’instant. Je ne pleure jamais sur le passé. Ce qui me touche, ce sont les retrouvailles, l’émergence de jeunes talents, tout ce qui a trait aux sentiments, à notre métier, à la reconnaissance…
Fanny Ardant : J’ai toujours l’impression que je dois faire très attention à mes propres émotions. J’ai comme un barrage contre le Pacifique à l’intérieur de moi, une carapace qui attend que je baisse la garde pour se fendre…
Que se passe-t-il lorsque vous êtes submergée ?
Fanny Ardant : Je pleure à chaudes larmes, c’est pour cela que je ne mets jamais de mascara !
Qu’est-ce qui a changé chez vous récemment ?
Daniel Auteuil : Ma capacité à courir vite ! (rires)
Fanny Ardant : Je suis plus tolérante. Je pensais que la bonté était une grande qualité que j’essayais d’acquérir et je suis sur une pente positive.
Un bienfait de notre époque ?
Ils réfléchissent…
Les légumes bios ?
Daniel Auteuil : Ah non, ça c’est une arnaque !
Le mal du siècle ?
Daniel Auteuil : Les réseaux sociaux.
Fanny Ardant : Cette obsession de faire des lois pour tout m’exaspère. J’aime ce qu’on ne donne pas, je veux prendre sans permission.
De quoi ne vous lassez-vous pas ?
Fanny Ardant : Du chocolat Meunier !
Daniel Auteuil : De la vie ! (rires)
La Belle Epoque (1h55), de Nicolas Bedos, avec Doria Tillier, Guillaume Canet, Daniel Auteuil et Fanny Ardant, en salles le 6 novembre.
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Synopsis : Victor, un sexagénaire désabusé, voit sa vie bouleversée le jour où Antoine, un brillant entrepreneur, lui propose une attraction d’un genre nouveau : mélangeant artifices théâtraux et reconstitution historique, cette entreprise propose à ses clients de replonger dans l’époque de leur choix. Victor choisit alors de revivre la semaine la plus marquante de sa vie : celle où, 40 ans plus tôt, il rencontra le grand amour…
Source: Lire L’Article Complet