Petite histoire de la chemise blanche
Pièce évidente du vestiaire féminin, la chemise blanche revient pourtant de loin. Retour sur l’itinéraire d’un vêtement qui a défié les traces du temps.
Qu’on en soit conscient ou non, nos placards regorgent de pièces empreintes de symboliques particulières. Pour cause, les vêtements sont des témoins privilégiés de l’histoire notamment de l’émancipation des femmes, et de leur garde-robe. On s’intéresse aujourd’hui à une pièce indissociable de notre vestiaire à la fois professionnel et décontracté : la chemise blanche.
L’histoire d’une pièce incontournable
Contrairement aux apparences, la chemise blanche a longtemps été considérée comme un sous-vêtement. Au 19e siècle, elle devait rester à l’abri des regards, sous les vestons et manteaux d’homme. En réalité, seul le col et les manchettes comptaient, si bien qu’ils étaient à l’époque des éléments détachables qu’on choisissait selon l’occasion, la saison ou la mode de l’époque.
Progressivement, ces cols deviennent également des marqueurs sociaux notamment dans une société occidentale en pleine industrialisation : d’un côté les cols blancs réservés aux employés de bureau occupant des positions hiérarchiques supérieures et de l’autre les cols bleus, en référence au bleu de travail des ouvriers cantonnés aux tâches manuelles.
Mode garçonne oblige, les années 20-30 voient les femmes s’emparer de la chemise blanche masculine, symbole vestimentaire de leur lutte pour l’égalité des sexes. Des stars hollywoodiennes comme Greta Garbo, Marlène Dietrich ou Katharina Hepburn se feront ainsi remarquées pour leur accoutrement androgyne, ne manquant pas de secouer une société américaine conservatrice mais aussi d’inspirer des milliers de femmes qui les imiteront au point de faire de la chemise blanche une pièce du vestiaire féminin comme les autres.
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Une pièce intemporelle
Mais c’est indéniablement des actrices comme Marilyn Monroe qui donnera à la chemise blanche sa caution glamour ou Grace Kelly qui affirmera son élégance avec son modèle à manchettes. Audrey Hepburn exploitera quant à elle son potentiel “jeune fille sage” en la boutonnant presque jusqu’en haut et en la rentrant dans une mini-jupe trapèze.
Cette réinterprétation multiple de la chemise blanche, certains créateurs de mode en feront un art. De Saint Laurent à Alexis Mabille en passant par Agnès b., tous proposeront leur vision idéal de cet ancien uniforme de travail, le transformant tour à tour en vêtement du soir ou en indispensable de jour, mais toujours dans une optique d’émancipation féminine. Car au final, peu importe la coupe, la matière ou la pureté de son blanc, la chemise blanche parfaite reste simplement celle qu’on aura su s’approprier.
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